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Le dernier des carriers de la pierre de Bidache

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Pays basque : encore et en roc, il est le dernier des carriers de la pierre de Bidache.
© Crédit photo : Bertrand Lapègue/ « SO »Pays basque : encore et en roc, il est le dernier des carriers pour la pierre de Bidache Lecture 4 min Accueil Pyrénées-Atlantiques Bayonne - Par Bastien Marie - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - Publié le 31/05/2024 à 7h15.
 
"De l’extraction des roches dans sa carrière aux finitions en ateliers, David Petrissans cultive le savoir-faire ancestral de la pierre de Bidache.
Elle a façonné une partie du Pays basque et du Béarn avec son teint grisâtre et sa robustesse. Pourtant à Bidache, David Petrissans est le dernier à exploiter une carrière. Un héritage familial, à l’épreuve d’une forte demande
L’histoire se raconte au fil de l’eau et au son des outils. Le long de la Bidouze, et jusqu’à son confluent avec l’Adour, quelques kilomètres plus au Nord. « Ça s’est construit comme ça, autour de la rivière. Les maisons, les carrières. Sans la Bidouze, on ne pouvait pas sortir la pierre. » David Petrissans a encore quelques éclats de calcaires sur les mains.
De la poussière sur les contours des yeux, la poignée de main ferme - de ceux pour qui elles restent la force de travail - et un petit rictus, léger. Le tailleur de pierre a la passion humble. La fierté discrète. Lui aussi est installé le long de la rivière et de ses anciens ports d’eau douce. Les galupes, qui autrefois transportaient les blocs rocheux dans la région sont parties. Mais lui taille toujours. Inlassablement. Et jusqu’aux derniers « bancs » de calcaire, de cette roche de Bidache, que ses ancêtres travaillaient déjà avant lui dans la carrière familiale, 400 mètres plus haut. « On l’a toujours utilisée, c’est la pierre qui a bâti le Pays basque, le Béarn et une partie des Landes. Mais la dernière, la seule carrière encore à Bidache, c’est la mienne oui. »
Les carnets de commandes sont pleins assure le chef d’entreprise.
 
Vidéo : Chantier de la cathédrale de Bayonne : l’ouvrage vertigineux des tailleurs de pierre
 
Depuis la mi-avril, les tailleurs de pierre de l’entreprise Arrebat travaillent sur la restauration des parements extérieurs de la cathédrale de Bayonne. Les travaux se situent sur la façade ouest. On a pris de la hauteur pour suivre le travail de ces artisans, entre terre et ciel
HÉRITAGE EN DANGER ?
Au Pays Charnegou, l’époque des carriers rois est révolue. La robustesse de la pierre de Bidache l’avait inscrite parmi les incontournables du territoire.
Pour les maisons, les églises….certains ponts aussi. « Au siècle dernier, on n’était pas trop regardant sur l’origine des pierres. On a commencé à faire venir des roches d’ailleurs. De Bourgogne, du Gard, de la pierre d’Arudy. »
Difficiles à travailler - « et à valoriser », confie le tailleur de pierre - certains lui ont préféré des voisines pour les constructions de la région. Les carrières ont commencé à fermer, jusqu’à celle du père de David Petrissans. « C’était plus tard, en 97. Il faut dire que c’est un métier fatigant ».
La boucharde fait partie des outils emblématiques des tailleurs de pierre.
Lui a toujours grandi entre les grandes lames circulaires des machines et les massifs blocs de pierres. « Il y a des bruits que je n’oublie pas. Quand on sonne la pierre pour savoir si elle est creuse… Quand j’étais enfant, je prenais un ciseau et je m’entraînais déjà. » Un CAP en poche, une formation accélérée en gravure, David Petrissans a d’abord travaillé dans le Tarn. Vite rattrapé par ses racines, il revient finalement s’installer à Bidache pour poursuivre ce « rêve », et répondre à une vraie demande. « Je sais aussi que c’est difficile. J’ai les pieds sur terre. Enfin, sur pierre », sourit le gaillard.
 
Vidéo Bidache : Pascal Carrecabe, le nouveau chevalier de la Tigne est Compagnon du devoir
LES CARNETS PLEINS
Depuis le début des années 2000, il raconte le « retour de la pierre de Bidache. » Un nouvel engouement pour la pierre grisâtre, avec l’arrivée de nouveaux habitants. « On a eu des gens qui sont venus s’installer ici, qui n’étaient pas forcément originaires de la région et qui se sont intéressés à ce savoir-faire. Nous, on connaît ce patrimoine local ici, mais on connaît aussi les difficultés de cette pierre. » En 2017, et après plusieurs années de carcans administratifs pour relancer l’activité de la carrière familiale, David Petrissans parvient enfin à faire retourner les machines. « Au début je disais que j’étais marbrier-tailleur. J’osais pas dire que j’étais carrier. C’était la même chose pourtant, mais, je sais pas. Aujourd’hui je dis carrier, par souvenir pour mon père peut-être. »
Le coup de main nécessite force et dextérité. »
Dans son atelier empoussiéré, l’homme alterne entre les commandes. Toujours le même bruit sourd des burins et de la boucharde sur le roc. Des tasseaux et autres éléments de structures, des objets d’arts (chapiteaux, cheminées, fontaines, blasons… …
« Il y a une vraie demande locale. C’est compliqué de respecter les délais tellement j’ai de commandes », poursuit le quadragénaire, qui explique rechercher un à deux employés pour sa petite entreprise.
Chapiteaux, blasons, la partie artistique fait partie du
ÉLEVEUR DE PIERRES
Pour préserver la tradition et continuer d’honorer sa casquette de dernier des carriers, l’homme alterne entre deux mondes presque opposés. La délicatesse des finitions, le savoir-faire helvétique de la gravure, puis les moments d’exploitation de la carrière, plus bourrin, à grands coups de « tracto ».
« La carrière j’y vais seulement deux mois dans l’année, en juin et juillet pour faire mon stock. » Et pour la prochaine session, la pierre devrait être de bonne qualité. « Là j’ai un banc d’un mètre que j’ai repéré depuis 6 ans et que j’attends de pouvoir récupérer. C’est une strate très saine. »
« On l’a toujours utilisée, c’est la pierre qui a bâti le Pays basque, le Béarn et une partie des Landes »
David Petrissans confie pourtant que la ressource minérale reste importante sur la commune et ses alentours. La pierre est restée, les besoins ont changé, mais lui se dit bien décidé à extraire la roche pour la sublimer, encore et en roc.
 
Avec la dernière et unique carrière de David Petrissans, la précieuse matière n’est plus destinée aux bâtiments historiques. D’autres tailleurs de pierre sont bien installés dans le village et les bourgades voisines, mais l’extraction se fait ailleurs.
À Bayonne, les actuels travaux de la cathédrale (elle aussi en grande partie construite avec) font également ressortir la question des stocks de pierres du Pays charnegou. Elle reste donc aujourd’hui essentiellement à destination des privés, pour des ouvrages de tailles intermédiaires et rarement neufs. Elle reste donc aujourd’hui essentiellement à destination des privés, pour des ouvrages de tailles intermédiaires et rarement neufs."
LA DIFFICILE RÉNOVATION DU PATRIMOINE
Au centre de Bidache, le crépi blanchâtre des maisons la dissimule, encore « Derrière, juste là, ça en est bien. C’est la pierre qui bâtit. » 
Le béret sur la tête - ne lui demandez d’ailleurs pas si ce dernier est plutôt basque ou béarnais - Jean-Paul Sudaka est un fier chevalier de l’ordre de la Tigne. La confrérie défend l’héritage des anciens tailleurs de pierre de Bidache (en référence aux couches veinées de silex dans les blocs).
 
Et pour ce Bidachot, la fermeture des carrières fait apparaître de nombreux enjeux, bien au-delà de l’aspect culturel du passé bâtisseur de la cité.
Avec la dernière et unique carrière de David Petrissans, la précieuse matière n’est plus destinée aux bâtiments historiques. D’autres tailleurs de pierre sont bien installés dans le village et les bourgades voisines, mais l’extraction se fait ailleurs. Par Bastien Marie - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 

« Aujourd’hui, si on voulait rénover le château de Bidache, on devrait le faire dans son jus. Avec la matière d’époque. Le prix, la quantité de pierre….cela paraît quasi-impossible sans un Projet ambitieux qui fédérait l'ensemble des acteurs culturels, politique et financier de notre région Nouvelle-Aquitaine», tranche Jean-Paul Sudaka.
 
À Bayonne, les actuels travaux de la cathédrale (elle aussi en grande partie construite avec) font également ressortir la question des stocks de pierres du Pays Charnegou, qui restent donc aujourd’hui essentiellement à destination des privés, pour des ouvrages de tailles intermédiaires et rarement neufs. De Bastien Marie - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 
" Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs, vous tous mes amis, en me conviant ce jeudi 30 mai 2019 à partager cette cérémonie de la Fête des Tailleurs de pierre et de la Tigne, je vous remercie de l’honneur que vous me rendez. Cette année sera gravée pour moi d’une pierre blanche…Effectivement dans une vie antérieure, la trentaine passée, j’ai appris à manier le maillet, le ciseaux et l’équerre pour tailler et polir ma pierre brute. Aujourd’hui en m’accueillant dans la Confrérie des Tailleurs de pierre et en me recevant Chevalier de la Tigne, vous me permettez de boucler la boucle entre ma démarche initiatique et symbolique et ma démarche profane et opérative, je vous en serai toujours reconnaissant. Jean-Paul Sudaka."
 
 
 

Pays Basque d'antan

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Un vaste périple au Pays Basque à travers les âges : EUSKAL HERRIA LEHEN - PAYS BASQUE D'ANTAN (paysbasqueavant.blogspot.com)  

Pays Basque, une société d'antan fondée sur le matriarcat :

Anne-Marie Lagarde, Docteur en études basques a publié récemment un livre "le matriarcat basque" aux éditions Arteaz.
Inspirée par la philosophe allemande Heide Goettner Abendroth sur l'étude des sociétés matriarcales, l'essai d'Anne-Marie Lagarde dévoile le système social matriarcal basque fondé sur la croyance en la mère première reposant sur l'égalité des charges au sein du couple et non une image inversée du patriarcat.
 
Issue d'une famille de bergers à Laguinge-Restoue en Haute-Soule, elle a vécu toute son enfance dans l'etxe "Goihetxe" héritée de sa grand-mère maternelle, chef de la famille.
Une demeure dont son grand-père avait pris le nom "Goihetxe" en se mariant car les personnes s’appelaient traditionnellement par le nom des maisons.
L'accès à la propriété y était régi selon le droit d'aînesse, fille ou garçon sans distinction héritait de la demeure familiale. Les parents co-habitaient avec la jeune couple qui leur succéderait. Il fallait les quatre signatures pour tout acte administratif.
Contrairement aux idées fausses véhiculées sur l'Eglise, au Pays Basque depuis le Moyen Age, les femmes des chefs de maison (etxekandere, en basque) avaient le droit de vote dans les paroisses.
Malheureusement, la Révolution puis l'instauration du Code Civil sous Napoléon 1er ont bâillonné progressivement leurs droits.
 
Dans son ouvrage, l'historienne anthropologue développe d'autres sujets : l'ancienneté de la présence basque en Europe, les invasions, la bascophonie, les chasses aux sorcières, la maison basque, les systèmes de parenté, les croyances et les mythes...
En décrivant l'univers familial basque, Anne-Marie Lagarde réhabilite les coutumes traditionnelles du Pays Basque d'antan basées sur le respect de chacun et le bon sens, un exemple de système social dont on pourrait aujourd'hui s'inspirer;
 
Anne-Marie Lagarde sera intervenante à TEDxBiarritz le 7 juin 2024.

La Symphonie Historique filmée en 1989, magnifique témoignage et souvenirs qui feront plaisir à toute une génération de Bidachots et plus...L'histoire serait un éternel recommencement !

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30 ans après l'arrêt du spectacle "La Symphonie Historique du Château de Bidache", Jacques RIEU vient de retrouver un exemplaire du film qui avait été réalisé en 1989 (version intégrale).
 
Vous pouvez retrouver les participants qui ont immortalisé ce spectacle en cliquant sur ce lien  : https://youtu.be/Qa-4fr0w8sg

Bidache un village qui s'anime en quelques photos Bidachotes

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BIDACHE de J.P. Brisset :

Bidache est un village qui porte bien son nom : en effet, ce nom, vient sans doute de bide (chemin) et axen (croisée). Et on peut dire que le village se situe réellement en pays « charnégou », à la croisée des chemins de la Navarre (au Sud), du Labourd (à l’Ouest), de la Gascogne (au Nord) et du Béarn (à l’Est). Cette situation, dans une zone où se mélangeaient cultures et influences diverses, fut à la fois riche et inconfortable pour ses habitants.

ORIGINES

Les archives de la Navarre et de Bayonne citent Vidassum en 1306, Vidaxen en 1312 et Bidassen en 1489, mais le site a certainement été occupé dès la préhistoire, comme l’attestent les outils en silex du Paléolithique retrouvés sur les collines de la commune.La seigneurie de Bidache apparait en 1215, et son histoire est fortement liée à celle des Gramont, qui y édifient un château-forteresse entre 1274 et 1329, suite à la destruction, sur les ordres du roi d’Angleterre, de leur première forteresse d’Agramonte à Viellenave-sur-Bidouze .La principauté souveraine est reconnue en 1570, ce qui est confirmé en 1609 par une ordonnance d’Henri IV, reconnaissant officiellement au Seigneur de Gramont sa qualité de Souverain de Bidache. Il possédait les droits souverains d’asile, de législation et de justice.

Un peu de géographie, de climatologie et d'économieVéritable enclave entre la Gascogne au nord, le Béarn à l’est et le Pays Basque au sud et à l’ouest, le territoire de Bidache fait partie du piémont sous-pyrénéen avec ses coteaux, ses terrains sédimentaires et ses terrasses alluviales. La Bidouze est une voie d’eau navigable à partir de Came,  elle prend sa source dans le massif des Arbailles en Pays Basque et traverse le village. La Bidouze y reçoit un de ses affluents, le Lihoury puis elle s’étale dans sa basse vallée, en partie marécageuse avant de se jeter dans l’Adour, à Guiche. 

Au sud-est de la terrasse de Bidache s’étendent la vallée du Lihoury et un vaste plateau ondulé, pays de bocage où s’égaye un habitat dispersé. Là, le terrain est constitué de couches composées d’un calcaire très dur, esquilleux, traversé de ruban de silex que les géologues appellent le grès vert de Bidache ou pierre de Bidache, exploité dans les carrières qui s’ouvrent au flanc des collines.

Au sud-ouest, s’étend le massif large et compact des bois et landes de Mixe qui recouvrent des croupes aplanies de 150 à 250 m de haut et qui constituent une véritable barrière linguistique et ethnique entre Bidache et la province basque de Basse-Navarre.

Tout à fait à l’ouest, Bidache étire sur une ligne de crête sa frontière avec Bardos, en terre basque du Labourd.

Au nord, les barthes de la Bidouze poursuivent leur chemin jusqu’à Hastingues, Guiche et Sames.

Situé à 30 km de Bayonne, le canton a un climat océanique avec un printemps pluvieux, un été chaud parsemé d’orages, un automne souvent plus beau et plus stable que l’été, un hiver assez doux avec des périodes de beau temps et des journées maussades surtout en décembre mais jamais bien froid.

Bidache est le chef-lieu d’un canton essentiellement rural.

Les cultures dominantes sont le maïs et le fourrage, cultures de moins en moins morcelées par les bois et les landes et marquées par « la révolution du maïs hybride » avec un maintien de l’élevage des bovins notamment de la « blonde d’aquitaine » appréciée pour la qualité de sa viande et de l’élevage de canards.

PLAN DE BIDACHE

LE CHÂTEAU

Il est pris d’assaut et incendié en 1523 par l’armée de Charles Quint, sous les ordres de Guillaume d’Orange qui n’avait pas pu s’emparer de Bayonne. L’archevêque de Bordeaux, Charles de Gramont, le fait reconstruire, et deux ans plus tard, en 1525, on y célèbre la noce de Claire, héritière des Gramont, avec Menaut d’Aure, seigneur d’Asté en Bigorre. En 1574, Antoine Ier de Gramont en renforce les défenses.

C’est en 1642 qu’Antoine II de Gramont décide d’en atténuer le caractère de forteresse, en créant un ensemble architectural au-devant du château et en aménageant les jardins. Son fils aîné Antoine III, Maréchal-Duc de Gramont, continue cette œuvre, et Antoine IV fait élever à son tour un nouveau portail au fronton armoiré vers 1710.

Il faut dire que les travaux entrepris avaient un but bien précis : la réception de Mazarin, qui devait séjourner à Bidache en Juillet 1659 dans le cadre des négociations préliminaires au traité des Pyrénées. D’autres personnalités font également partie des hôtes célèbres de Bidache :

– Charles IX et sa mère, Catherine de Médicis, le 22 juillet 1565 ;

– Henri III de Navarre (futur Henri IV) vient saluer sa maîtresse Corisande de Gramont le 10 Novembre 1586, et lui rendre hommage des trophées de sa victoire de Coutras ;

– Pendant toute l’époque de Corisande, on verra les visites de Catherine de Bourbon, et des Princes de Condé et de Mayenne ;

– Enfin quelques siècles plus tard, viendront Napoléon III et Eugénie.

A partir de la fin du XVIIème siècle, les Gramont, attirés par la cour royale, délaissent de plus en plus Bidache pour Versailles, et le château est rarement habité. Pillé à la Révolution, utilisé comme hôpital militaire, il finira ravagé par un incendie en 1796. Un projet de restauration demandé en 1890 demeura sans suite.

LES ACTIVITÉS DE BIDACHE

La terre, la pierre et l’eau sont les trois pôles économiques de Bidache à travers les siècles. Au XVIIème et XVIIIème siècle, vient s’y greffer une activité annexe : la contrebande de tabac, favorisée par la situation géographique du village, entre plusieurs royaumes. Environs 400 quintaux par an sont stockés dans les entrepôts de Bidache, à 300 livres le quintal. Les 2777 habitants que Bidache comptait en 1848 (contre seulement 1400 de nos jours) témoignent de son ancienne prospérité.

 L'EAU

Le port de la souveraineté de Bidache, comme ceux de Came et Guiche, a connu une grande activité. De nombreuses marchandises empruntaient la voie fluviale jusqu’à Bayonne, puis plus loin : bien entendu, les pierres de Bidache, mais également du bois de construction et de chauffage, des barriques de vin de jurançon, du sel de Salies de Béarn, des brebis de la Vallée d’Aspe, des jambons de Lahontan, des bonnets, clous et mitaines de La Bastide Clairence… On importait par le même moyen des barils de poisson salé (harengs, morue, sardines), des quintaux de poivre, de safran et d’huile, des ballots de drap d’Angleterre et de toile d’Hollande, de la mercerie…

Etant donné le mauvais état et le manque de sécurité des chemins, les hommes d’arme et les voyageurs empruntaient également cette voie.

Les bateaux de cette époque (le galion, la tilhole, la pinasse, la galupe) se caractérisaient par leur grande taille et leur faible tirant d’eau. Au XIXème siècle, ils étaient 2200 à naviguer sur la Bidouze, et en 1898, 93 035 tonnes de frêts étaient transportées.

LA PIERRE

L’extraction de la pierre dans les carrières à ciel ouvert, au flanc des collines, fut l’activité la plus importante du duché. Le plus gros client, après le duché, est la ville de Bayonne qui a de gros besoins pour ses fortifications, ses ponts, son pavage et les digues de l’Adour.

La pierre de Bidache est un calcaire très dur, contrarié par des veines de silex, qui peut atteindre de 400 à 500 mètres de profondeur, et appelée « la tigne » par les carriers. En 1848, 500 hommes, 40 femmes et 80 enfants travaillent à l’extraction de la pierre, qui est ensuite exportée vers Bayonne, mais aussi Bordeaux, Saint-Domingue, la Guadeloupe…

L'ÉGLISE

L’ancienne église collégiale était de petites dimensions : un clocher porche, une nef unique flanquée de collatéraux. Saint Vincent de Paul y reçut la tonsure et les ordres mineurs le 20 décembre 1596.

Elle fut entièrement reconstruite aux environs de 1880. Parmi les trois projets présentés, celui qui est adopté consiste à exécuter les travaux en trois parties : le porche, la nef et le chœur. Cette reconstruction durera 13 ans : l’entrepreneur n’ayant pas respecté les accords l’obligeant à n’employer que des matériaux neufs, un procès est ouvert par le Conseil Municipal.

Devant le maître-autel, une dalle de marbre noir recouvre le caveau de la Maison de Gramont, ruiné et profané pendant la terreur, et rétabli en 1819 par le Duc Antoine VIII, qui fit réunir dans un même cercueil les ossements de ses ancêtres.

Vers 1930, le chemin de croix a été décoré de remarquables fresques par le peintre Béarnais René-Marie Castaing, grand prix de Rome. Enfin, une statue et un vitrail du XIXème dans le chœur font référence à St-Jacques.

LA COMMUNAUTÉ JUIVE

Vers 1652, s’est installée une colonie juive à Bidache, et sur quelques villages alentour, venant de Bayonne et comptant de 120 à 190 personnes, et qui y est restée jusqu’à la fin du XVIII° siècle. Ce sont avant tout des marchands en constante collaboration avec les juifs de Saint-Esprit de Bayonne et ceux d’Amsterdam. À Bidache, ils s’occupent, entre autres, de commerce de détail, mercerie, maïs, tabac, etc..Ils n’ont pas introduit le chocolat en France. Mais ils ont utilisé les fèves arrivant d’Amérique du Sud dans le port de Bayonne, pour améliorer la recette du chocolat par l’ajout d’édulcorants (sucres, etc) et en organiser la commercialisation. Le cimetière juif, présentant aujourd’hui 94 pierres exposées, est un témoignage toujours actuel de leur présence en Pays de Bidache.

 Après leur expulsion d’Espagne par les Rois Catholiques, puis du Portugal par Manuel I, c’est sous le nom fictif de « marchands portugais » que l’installation des exilés juifs est acceptée par le roi de France Henri II en 1550.

Depuis 1486, Roger de Gramont est devenu maire héréditaire de Bayonne. Dans leur administration, ses héritiers doivent gérer la concurrence que les commerçants juifs génèrent à Bayonne. En 1602, Diane d’Andouin, mère d’Antoine II, obtient d’Henri IV un arrêt qui autorise les juifs à s’installer dans les terres, et demande au sieur de Gramont, Gouverneur de Bayonne, de les « soutenir en leur faisant toute faveur et assistance ». Dès lors, la famille de Gramont s’instaure protectrice des juifs, et Antoine II leur ouvre les portes de Bidache à partir de 1627.

 Mais l’opposition des populations du bord de l’Adour va freiner cet accueil qui va s’engager au compte-gouttes. Mais en 1672, Henri de Froidour, envoyé par Louis XIV, qui a besoin de bateaux à voiles pour mener ses conquêtes maritimes, parcourt le Royaume de France pour établir l’inventaire des forêts susceptibles de fournir des troncs d’arbres capables de porter ces voilures. Cet agent territorial décrit ses visites, et le 14 octobre, il indique, dans son rapport, qu’il passe à Bidache, souveraineté du maréchal de Gramont (Antoine III), « fort peuplée de juifs qui, depuis dix-huit ou vingt ans y trouvent retraite ». Depuis 1652/54, les juifs sont désormais installés en nombre à Bidache.

Mais si on les accepte pour y vivre, il faut aussi prévoir qu’ils peuvent y mourir. Le duc leur donne donc un terrain, mais diamétralement opposé au cimetière traditionnel du village. Protégés par les Gramont, les juifs vont rester à Bidache pendant un siècle et demi.

Après la Révolution, les Gramont ont perdu leurs privilèges et n’ont plus les moyens de protéger la communauté israélite, et les juifs quittent Bidache pour se regrouper à Bayonne.

À la suite de leur départ, l’entretien du cimetière va faire l’objet d ‘une série d’accords entre des habitants de Bidache et le Consistoire de Bayonne, accords peu surveillés, et surtout peu respectés. Cela génère une série de plaintes et de procès qui s’étalent tout au long des 19ème et 20ème siècles.

En 1985, des travaux entrepris par la mairie de Bidache, permettent de nettoyer le terrain, puis de présenter, sur 300 m2, les pierres tombales les plus expressives, telles qu’on peut aujourd’hui les visiter.

Le cimetière est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, pour le sol, le sous-sol, la porte d’entrée et le mur de clôture, depuis le 26 septembre 1995."

Des Maisons et des Hommes de Bidache

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"Des Maisons et des Hommes de Bidache"

 

Sorti le 10 décembre 2016

Lieu de vente : à la mairie de Bidache, à l'Epicerie-Librairie La Galupe à Urt à l'Office du Tourisme de Bidache,

"Au lendemain de la dernière guerre, Bidache était encore une petite ville dont le mode de vie des habitants n’avait guère changé depuis des lustres : l’eau n’était pas courante, l’électricité aléatoirement distribuée, et le médecin faisait de longs déplacements pour visiter ses patients sur des chemins pas toujours carrossables.

Ces temps nous semblent aujourd’hui bien éloignés, alors que seulement quelques dizaines d’années nous en séparent. Il nous a semblé important que des témoins de cette époque nous racontent leur vie d’alors ou décrivent comment l’habitat a évolué pour répondre aux nécessités d’aujourd’hui."

« Dis-moi d’où tu viens, je te dirai qui tu es… »

Plus de 100 documents photographiques illustrent l’ouvrage - prix de vente 18 €.

Sommaire

Préface         Bidache , par Michel Dallemane, maire de Bidache

Chapitre 1 :   La vie à Bidache pendant l’occupation (1941 /1945),
                     par Jean-Pierre Michaud

Chapitre 2 :   La maison Barthe, par Jean-Alain Jachiet

Chapitre 3 :   La vie à la ferme, par Gilbert Lataillade, dit de Thicoun

Chapitre 4 :   La vie au village dans les années 1950 / 70, 
                      par Michèle Lenguin Ondars

Chapitre 5 :   La coutume du Guirando,
                      par Marie-Laure Lasserre Durrosier

Chapitre 6 :  Un médecin de campagne à Bidache dans les années 60 par le Dr. Jacques Balfet

 

 

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